Mardis de la réussite : Réussite ou réussites universitaires

Pour son premier rendez-vous, le webinaire mensuel Les Mardis de la réussite accueille Mickaël De Clerq, Expert chercheur à l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) et Professeur à l’université catholique de Louvain, sur le thème Réussite ou réussites universitaires : Apports de la recherche pour clarifier un terme polysémique.

Quels sont les réels enjeux sous-jacents de réussite et comment les mesurer de façon opérationnelle ? Que se cache-t-il derrière la notion de réussite ? Ce sont à ces questions que cet article ambitionne de répondre. 

Au travers d’une analyse de la recherche sur la réussite universitaire et sur la transition vers l’enseignement supérieur, cette présentation vise à proposer une vision plus nuancée, mieux définie et plus opérationnelle de la réussite dans l’enseignement supérieur. Ce travail offre un cadre de référence plus précis permettant de mieux expliciter les enjeux de réussite visés par les politiques, les institutions et les actions d’accompagnement. La discussion reviendra également sur la grande plus-value d’une meilleur conceptualisation et opérationnalisation de la réussite pour la régulation des actions de soutien à l’étudiant et la fixation d’objectifs clairs et mesurables de pilotage de l’enseignement supérieur.

La réussite dans l'enseignement supérieur

Les politiques d’enseignement supérieur s’inscrivent dans des logiques de massification incitant à une expansion continue de l’accès et de la réussite se résumant comme une volonté de permettre à un maximum d’étudiants présentant des profils de plus en plus variés de réussir dans l’enseignement supérieur. Cet impératif se base sur la considération que l’enseignement supérieur serait le vecteur principal pour développer les compétences des connaissances de haut niveau nécessaires aux enjeux présents et futurs de bâtir une société plus durable et équitable (Žalėnienė et Pereira, 2021).  

Cependant, force est de constater que, malgré les nombreuses recherches sur le sujet et la démultiplication des moyens d’accompagnement des étudiants, le taux de réussite souffre d’une constante manifestement insensible aux efforts des uns et des autres (Morlaix et Perret, 2013). Les acteurs de la réussite pourraient alors se sentir relativement démunis face à l’impératif de renforcer une réussite qui se mesure par un taux global de réussite. Mais est-ce l’unique perspective d’analyse pour répondre à ces enjeux ?