L’explorateur Sébastien Roubinet vient de quitter la France pour mener une nouvelle expédition en Arctique. Accompagné de deux co-équipiers, il s’élancera du nord du Canada le 15 juin. L’université de Nîmes est partenaire de cette expédition au travers d’un programme de recherche piloté par Antony Philippe, maître de conférence en Physiologie à Unîmes. L’équipe de chercheurs de l’université s’intéressera à l’étude du stress et de la régulation émotionnelle des trois aventuriers.
La dimension scientifique de l'expédition Nagalaqa
C’est dans la nature de l’Homme d’explorer et de repousser ses limites. Pourtant, ces expéditions, notamment les expéditions polaires, envoient les explorateurs dans des environnements extrêmes et risqués. Sébastien Roubinet a déjà effectué trois expéditions sur l’océan glacial arctique, en 2011, 2013 et 2018. Si la passion de l’Arctique et de la découverte guide Sébastien Roubinet, il n’oublie jamais de donner du sens à ses expéditions en partageant des données essentielles avec les scientifiques.
Un des objectifs de ce projet est de déterminer l’impact de l’activité physique et de l’environnement sur notre état psychologique. A ce jour, très peu d’études s’y sont intéressées. Pour cela, l’activité physique (intensité, durée), l’état psychologique (stress, anxiété, fatigue) et les conditions environnementales seront monitorés au quotidien.
Sébastien Roubinet a déjà mené ce programme lors des expéditions précédentes mais l’étude est cette fois plus développée. Chaque jour, les trois hommes devront remplir un questionnaire sur leurs ressentis, leur stress et la gestion de celui-ci.
Le stress et la régulation émotionnelle étudiés par les chercheurs de l'université de Nîmes
Si l’une des missions sera de faire des relevés d’ADN environnemental à destination de plusieurs organismes de recherche, l’autre programme passionnant, piloté par Antony Philippe, enseignant-chercheur à l’université de Nîmes, mettra les trois hommes au cœur des analyses. Il s’agira d’étudier et de comprendre le comportement physique et psychologique du trio lors de l’expédition.
« Nous sommes cinq chercheurs à travailler sur cette étude : Sarah Le Vigouroux, Louise Baussard, Karine Weiss et Elodie Charbonnier et moi-même. Il s’agira pour nous de voir l’impact de l’évolution dans des conditions extrêmes sur le physique mais aussi sur le processus psychologique : stress, anxiété, estime de soi, confiance en soi, régulation émotionnelle, … L’aventure que va mener Sébastien est unique et va nous permettre d’obtenir des données rares. Notre objectif est de savoir, ce qui, dans ce contexte environnemental extrême influe sur quoi » explique Antony Philippe.
Ce projet de recherche se trouve à l’interface entre les domaines des STAPS, de la psychologie et de l’environnement. Il est porté par des enseignants-chercheurs issus de ces disciplines et affiliés aux laboratoires APSY et CHROME de l’université de Nîmes, qui s’intéressent aux facteurs de protection et de vulnérabilité des population vulnérables (APSY) et à la gestion et la prévention des risques (CHROME).
Publié le 24 juin 2022
Antony Philippe (antony.philippe @ unimes.fr)
Maître de conférence en
Physiologie
04 66 36 46 37