Table ronde "Charles Gide et l’École de Nîmes, Les innovations de l’Économie Sociale et Solidaire"

« Ceux qui restent dans les villes de province ont de la peine à fournir l’effort nécessaire, car il faut toujours un effort pour créer quelque chose, dans le domaine social comme dans le domaine intellectuel. Or l’homme laissé à lui-même répugne à l’effort ; il faut pour l’y déterminer un stimulant extérieur et une rémunération, sinon pécuniaire tout au moins sous forme de considération publique ; mais l’un et l’autre font généralement défaut dans les villes de province. Il n’y a pas le stimulant du milieu et on n’est cité que dans les feuilles locales : si on croit avoir fait quelque découverte, elle ne sera connue que sous forme de communication à quelque société savante du chef-lieu et restera enfouie dans ses archives, qui d’ailleurs recèlent des trésors, mais aussi inutilisés que ceux qui gisent au fond des mers dans les vaisseaux naufragés. Si un homme supérieur, un savant éminent, un sociologue – et certes il y en a bon nombre - veut rester fidèle à sa ville natale, il ne doit guère s’attendre à trouver auprès de ses compatriotes l’honneur et la réputation dus à ses mérites (…)

Il en a été ainsi toujours : on sait l’accueil que reçut Jésus dans sa ville de Nazareth et qui lui fait prononcer la célèbre parole : nul n’est prophète en son pays ». 

Charles Gide, L’’Ecole de Nîmes : cours sur la coopération au Collège de France, décembre 1925 – avril 1926, Edition 1926, Hachette livres, BNF.

Réputé sévère en tous cas peu commode, Charles Gide manie à merveille l’ironie. Aujourd’hui encore, mis à part quelques érudits, le « cicérone » nîmois ne connait pas l’Ecole de Nîmes. Qui plus est les Nîmois (et les Uzétiens) ne connaissent pas Charles Gide bien que ce dernier ait professé au prestigieux Collège de France et à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées.

Cet homme, Charles Gide, dont le nom est porté haut et fier par une association très active d’économistes et cette ville qui, fait rare en France, a donné son nom à une école : L’Ecole de Nîmes, seront au cœur des échanges sur l’innovation sociale portée par la vitalité d’une Economie Sociale et Solidaire affrontée à tous les défis contemporains en termes de risques, climatiques, financiers, sanitaires ou sociaux.

Cette table ronde "Charles Gide et l’École de Nîmes, Les innovations de l’Économie Sociale et Solidaire", proposée par l'Unité propre de recherche CHROME, est organisée par Véronique Thireau, Professeur en Economie à l'Université de Nîmes et Béatrice Bellet, responsable du Purple Campus de Nîmes.